Avec, au fond des yeux, la gloire de l’horizon,
la gloire mourante et morne des lointains du soir,
avec, au fond de l’âme, un son très doux et long
je m’en vais seul et silencieux dans la forêt presque noire.
J’erre longtemps, silencieusement, dans la verdure des mousses.
Des yeux, des yeux de femme brûlent verts devant mes pas.
Et partout, oh partout une voix, si bienconnue et douce,
si bienconnue et douloureuse pour moi malade et las.
J’ai écouté, tout enchanté, cette voix tout un printemps!
C’étaient des sources qui arrosaient et parfumaient mon cœur.
Un jour de mai j’ai cru entendre ce son dans tous les vents!
Mais les yeux verts, défunts pour moi, sont maintenant les cœurs
des tristes étoiles qui luisent cette nuit, au fond de eet automne.
Oh, le souvenir des yeux, vivants et morts, si monotone!