Loin d’une iris volage
Qu’un seigneur m’enlevait,
Au printemps, sous l’ombrage,
Un jour mon cœur rêvait.
Privé d’une infidèle,
Il rêvait qu’une autre belle
Volait à mon secours.
Venez, venez, venez, mes amours ! (bis.)
Cette belle était tendre,
Tendre et fière à la fois ;
Il me semblait l’entendre
Soupirer dans les bois.
C’était une princesse
Qui respirait la tendresse
Loin de l’éclat des cours.
Venez, venez, venez, mes amours !
Je l’entendais se plaindre
Du poids de la grandeur.
Cessant de me contraindre,
Je lui peins mon ardeur.
Mes yeux versent des larmes,
Ravis de voir tant de charmes
Sous de si beaux atours.
Venez, venez, venez, mes amours !
Telle était la merveille
Dont je flattais mes sens,
Quand soudain mon oreille
S’ouvre aux plus doux accents.
Si c’est vous, ma princesse,
Des roses de la tendresse
Venez semer mes jours.
Venez, venez, venez, mes amours !
Mais non, c’est la coquette
Du village voisin,
Qui m’offre une conquête
En corset de basin.
Grandeurs, je vous oublie !
Cette fille est si jolie !
Ses jupons sont si courts !
Venez, venez, venez, mes amours !