Le silence descend en nous,
Tes yeux mi-voilés sont plus doux ;
Laisse mon coeur sur tes genoux.
Sous ta chevelure épandue
De ta robe un peu descendue
Sort une blanche épaule nue.
La parole a des notes d’or ;
Le silence est plus doux encor,
Quand les coeurs sont pleins jusqu’au bord.
Il est des soirs d’amour subtil,
Des soirs où l’âme, semble-t-il,
Ne tient qu’à peine par un fil...
Il est des heures d’agonie
Où l’on rêve la mort bénie
Au long d’une étreinte infinie.
La lampe douce se consume ;
L’âme des roses nous parfume.
Le Temps bat sa petite enclume.
Oh ! s’en aller sans nul retour,
Oh ! s’en aller avant le jour,
Les mains toutes pleines d’amour !
Oh ! s’en aller sans violence,
S’évanouir sans qu’on y pense
D’une suprême défaillance...
Silence !... Silence !... Silence !...