I. C’est l’extase langoureuseLe vent dans la plaineSuspend son haleine.(Favart)C’est l’extase langoureuse,C’est la fatigue amoureuse,C’est tous les frissons des boisParmi l’étreinte des brises,C’est, vers les ramures grises,Le choeur des petites voix.O le frêle et frais murmure!Cela gazouille et susurre,Cela ressemble au cri douxQue l’herbe agitée expire...Tu dirais, sous l’eau qui vire,Le roulis sourd des cailloux.Cette âme qui se lamenteEn cette plainte dormanteC’est la nôtre, n’est-ce pas?La mienne, dis, et la tienne,Dont s’exhale l’humble antiennePar ce tiède soir, tout bas?